L’Agriturismo, modèle italien de tourisme rural, en vogue depuis les années 60 et qui propose plus de 6.000 destinations dans tout le pays, possède une longue trajectoire dans l’accueil de voyageurs « alla azienda ».
Déjà dans l’Antiquité romaine, les voyageurs pouvaient trouver refuge dans diverses structures, y compris les fermes et les auberges.
Les auberges (Cauponae) et les tavernes (Tabernae) étaient courantes le long des routes principales et dans les villes. Elles offraient des services de base comme le logement, la nourriture et les soins pour les animaux. Les stations routières (Mansiones) étaient des lieux de repos pour les voyageurs et leurs montures. Elles étaient souvent situées à intervalles réguliers le long des routes principales.
LesVillae, grandes exploitations agricoles, pouvaient également accueillir des voyageurs. Ces domaines étaient souvent autosuffisants et comprenaient des habitations pour les propriétaires et les travailleurs.
Les fermes romaines plus modestes, pouvaient également offrir l’hospitalité aux voyageurs, surtout si ceux-ci étaient recommandés par des amis ou des relations et présentaient des lettres de recommandation pour être accueillis dans les fermes. Cela renforçait les réseaux de relations et facilitait les voyages futurs.
Cette hospitalité privée était une pratique courante et faisait partie des obligations sociales.
Les auberges et les fermes offraient des chambres simples où les voyageurs pouvaient dormir et se reposer, se nourrir et prendre soin de leurs animaux avant de continuer leur voyage. Les fermes produisaient leur propre nourriture, ce qui permettait de fournir des repas frais et nourrissants aux voyageurs. Cela était crucial dans une époque où les options de restauration étaient limitées.
L’accueil dans les fermes de l’Antiquité romaine était une pratique essentielle, reflétant des valeurs culturelles profondes et des nécessités pratiques. Voici pourquoi cet accueil était si important : « le concept de xenia », ou hospitalité, était sacré dans la culture romaine. Il impliquait des obligations réciproques entre l’hôte et l’invité, renforçant les liens sociaux et les réseaux de relations.
Offrir l’hospitalité était une question de respect et d’honneur. Les propriétaires de fermes et de villae étaient souvent jugés sur leur capacité à accueillir et à prendre soin des voyageurs.
L’aspect sécuritaire des voyageurs était très important car les voyages à l’époque romaine pouvaient être longs et dangereux. Les fermes offraient un refuge sûr pour les voyageurs.
L’accueil des voyageurs permettait également des échanges culturels et économiques, enrichissant ainsi la vie rurale et les connaissances locales.
Concernant l’impact économique en termes de commerce et d’échanges, les fermes jouaient un rôle clé dans le commerce local. En accueillant des voyageurs, elles facilitaient les échanges commerciaux et économiques.
Enfin, l’hospitalité contribuait au développement des zones rurales en attirant des voyageurs et en stimulant l’économie locale.
L’accueil dans les fermes romaines était donc bien plus qu’une simple courtoisie ; c’était une pratique essentielle qui soutenait la société et l’économie romaines.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
L’hospitalité ne prend pas de rides !
Siècle après siècle, les hôtes mettent un point d’honneur à recevoir dans les meilleures conditions les voyageurs, offrant des moments de partage et d’échanges qui enrichissent les deux parties. Certes, les motifs de voyages sont différents mais les résultats sont similaires : hospitalité, lien social, culture, connaissances locales, développement des zones rurales et commerce.
Il convient d’y ajouter une notion plus actuelle liée à la durabilité, la préservation de la biodiversité et le respect des bonnes pratiques, qui présentent autant d’arguments pour attirer les voyageurs du monde rural !