« Une relation symbiotique » – Circuit court et Agritourisme
« Une relation symbiotique » – Circuit court et Agritourisme

« Une relation symbiotique » – Circuit court et Agritourisme

De tous temps, les humains ont consommé des produits de proximité.

L’Antiquité a structuré la distribution et le commerce de denrées, autour des forums et de façon très organisée.

Les marchés du Moyen Age attiraient des foules importantes en les associant à des foires, des évènements religieux ou commerciaux.

Avec la croissance des villes, à l’époque moderne, nous assistons à la spécialisation des marchés et à la construction de structures couvertes, comme les Halles, dans de nombreuses municipalités.

La révolution industrielle du XIXème siècle et l’arrivée du chemin de fer va développer le transport de marchandises et donc amplifier l’offre de produits !

Dans les années1950, la grande distribution vient progressivement concurrencer les marchés jusqu’à la crise pétrolière des années 1970 qui relance la consommation de produits locaux.

Enfin, le XXIème siècle voit l’émergence de consommateurs plus sensibles aux questions de qualité des produits, leur provenance et l’impact environnemental lié au commerce. Les produits frais, de saison et issus de l’agriculture biologique favorise le développement des marchés. Ceux-ci deviennent de véritables lieux de vie où l’on fait ses courses, où l’on se rencontre pour découvrir de nouveaux produits et de plus en plus souvent pour y manger.

Maintenant, les tendances sont les Halles avec une ambiance conviviale, les marchés spécialisés pour le bio, les artisans et les produits des terroirs et bien sûr les marchés de producteurs.

Les bénéfices des circuits courts.

Les consommateurs trouvent des produits frais et de qualité, souvent cueillis mûrs et vendus rapidement, ont un lien direct avec le producteur peuvent poser des questions, échanger avec les producteurs et mieux comprendre les pratiques agricoles et contribuent à une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement.

Les producteurs, de leur côté obtiennent une meilleure rémunération en éliminant les intermédiaires, les producteurs bénéficient de marges plus importantes, peuvent recueillir les retours des consommateurs et adapter leur production en conséquence et enfin voir leur travail et leur savoir-faire valorisés.

Les attentes des parties et les synergies évidentes.

Nous constatons que la majorité des attentes des consommateurs et des producteurs sont comblées sur la philosophie, la réalisation et les résultats du circuit court.

Il reste cependant à développer et perfectionner l’offre expérientielle agritouristique. L’éducation et la sensibilisation par des expériences authentiques en connexion avec la nature du côté des touristes ruraux doit venir compléter la valorisation des produits locaux pour renforcer la communauté agricole et préserver le patrimoine.

Une fois bien ancrée la confiance dans les produits de kilomètre 0, il est plus facile et logique d’aller rendre visite à ceux qui les produisent pour en savoir plus et amplifier ce lien de partage naturel.

Et les politiques publiques dans tout ça ?

Des aides directes sont disponibles sous la forme de subventions pour l’investissement, l’installation, la formation, …, ainsi que des soutiens aux structures de commercialisation (AMAP).

L’accompagnement technique est également organisé avec des conseils en matière de commercialisation, formations en développement de compétences, simplification de démarches administratives et incitation des collectivités à acheter des produits locaux pour leurs cantines, leurs hôpitaux, …

Enfin des campagnes de communication sont menées pour promouvoir des circuits auprès des consommateurs et des professionnels ; sans oublier la sensibilisation des jeunes à l’origine des aliments et aux enjeux de l’agriculture.

Bien sûr, il existe des contraintes à surmonter comme la saisonnalité, la gestion des flux de visiteurs et l’investissement nécessaire pour développer les structures d’accueil. Cependant, il faut aussi saisir les opportunités, notamment avec d’autres acteurs du tourisme rural et avec les collectivités locales pour renforcer l’attractivité du territoire.

En conclusion.

Nous pouvons considérer le circuit-court comme le véritable moteur de l’agritourisme. Moteur qui tourne et évolue depuis des siècles et qui nous montre comment nous adapter et développer des offres en accord avec les attentes et demandes des consommateurs.

Grâce à lui, les portes de la diversification s’ouvrent pour compléter le cercle vertueux de la « production, commercialisation, interaction sociale et fidélisation ». 

Tout cela est, en fait, une histoire de contact, de proximité, d’échanges, de culture, de bon sens, de reconnaissance, de connexion à la nature … enfin, d’êtres humains !

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